Recrutement de préposés aux bénéficiaires à l’étranger: Offre alléchante mais injuste

La semaine dernière, le Conseil provincial des affaires sociales (CPAS) apprenait que des représentants du ministère de la Santé et des Services sociaux ainsi que de certains établissements de santé se rendaient en Tunisie dans le cadre d’une mission de recrutement de préposés aux bénéficiaires (PAB).  . Les conditions de travail obtenues par les PAB ainsi recrutés sont meilleures que celles qu’obtiennent ceux embauchés au Québec et surpassent celles de nombreux salariés chevronnés puisqu’ils obtiendront : Le 5e échelon salarial (ce dernier échelon les fait accéder au salaire maximal pour ce titre d’emploi) 30 heures de travail hebdomadaires garanties Or, de nombreux PAB possédant plus d’une décennie d’expérience dans le réseau québécois ne parviennent pas à accéder à ce dernier échelon. De plus, nombreux sont ceux qui souhaitent avoir un minimum d’heures de travail garanti, ce qui leur est impossible à obtenir. . Le CPAS ainsi que le Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP), ont dénoncé cette situation injuste dans les médias : TVA. De meilleures conditions pour les préposés aux bénéficiaires recrutés à l’étranger. 20 septembre 2019. (incluant une entrevue avec Frédéric Brisson, président du CPAS) Journal de Montréal. De meilleures conditions pour les préposés aux bénéficiaires recrutés à l’étranger. 20 septembre 2019 Journal 24 heures. De meilleures conditions pour les préposés aux bénéficiaires recrutés à l’étranger. 23 septembre 2019. Journal Métro. Des préposés aux bénéficiaires de Tunisie. 25 septembre 2019. Radio-Canada. Recrutement de préposés aux bénéficiaires : Les salaires offerts sont-ils meilleurs ? 25 septembre 2019. (entrevue avec Yanick Proulx, conseiller syndical au SCFP) . Nous vous invitons à vous rendre sur notre page Facebook puisque les PAB y sont invités à partager leur situation et à exprimer leur désaccord quant aux modalité de ces embauches.

Reconnaissance de l’exprérience suite à la relativité salariale

Le Comité d’évaluation des emploi vous invite à consulter la lettre qui suit, laquelle est également disponible en format imprimable en suivant ce lien. Chers membres, Comme vous le savez, le 2 avril dernier, les établissements procédaient à l’intégration de l’ensemble des travailleurs du réseau de la santé dans les nouvelles échelles salariales suivant l’application de la relativité salariale. Malheureusement, à la suite d’une directive du Conseil du trésor, l’employeur n’a pas reconnu les années d’expérience antérieures lors de l’intégration. Ce sont des travailleurs compris dans plus de 153 titres d’emploi différents qui sont lésés par cette décision. L’effet est tel qu’une personne salariée ayant 6 années d’expérience chez le même employeur pourrait malgré tout être intégrée au 3e échelon, car ce dernier intègre au salaire égal ou immédiatement supérieur à celui qu’il détenait le 1er avril. Votre syndicat SCFP a évidemment déposé des griefs en votre nom afin de contester cette décision injuste. De plus, ces dernières semaines, la porte-parole qui siège au Conseil du trésor leur a démontré les injustices causées par cette méthode d’intégration et a tenté de négocier un règlement afin d’obtenir une intégration juste des salariés visés. Sans grande surprise, le 16 mai dernier, le Conseil du trésor a maintenu sa position refusant par le fait même d’octroyer justice aux travailleurs touchés. Nous sommes outrés par cette décision et nous continuerons à faire des pressions politiques jusqu’à ceque le Conseil du trésor change sa position et respecte les travailleurs du réseau de la santé. De façon complémentaire, le syndicat suggère à tous les membres touchés par cette décision de postuler sur de nouveaux postes. Par exemple, par les règles de mutation volontaires, un préposé aux bénéficiaires pourrait poser sa candidature sur un autre poste dans son CHSLD, situé sur un autre étage. Ensuite, puisqu’il s’agit d’un transfert, nous demanderons à l’employeur d’appliquer l’article 17 de la convention collective nationale, soit de reconnaitre les années d’expérience antérieures. Le travailleur aurait ainsi droit au salaire en fonction de ses années d’expérience. N’hésitez pas à communiquer avec vos représentants syndicaux si vous avez des questions sur le processus. Solidairement, Votre Comité d’évaluation des emplois

Lettre d’opinion de Frédéric Brisson : LE GOUVERNEMENT INSTAURE UNE BOURSE POUR SOUTENIR DES ÉTUDES… QU’IL NE RECONNAÎT PAS!

Cette lettre d’opinion écrite par Frédéric Brisson, président du Conseil provincial des affaires sociales (CPAS) a été publiée dans l’édition du 16 août du Nouvelliste et est citée dans l’article de Isabelle Porter, Québec offre une prime pour les futurs préposés aux bénéficiaires publié le 15 août dans Le Devoir. Le 14 août dernier, trois ministres présentaient un nouveau programme qui permettra à 2 000 futurs préposés aux bénéficiaires (PAB) d’obtenir une bourse de 7 500$ chacun. L’ironie? Le gouvernement s’entête à ne pas reconnaître la formation qu’il subventionnera dans le calcul du salaire des PAB.     La pénurie de PAB fait rage au Québec. On estime à plus de 32 000 le nombre de postes qui devront être comblés d’ici cinq ans. Ceux qui pratiquent ce métier doivent pallier quotidiennement à cette pénurie. Bien qu’ils mettent les bouchées doubles pendant leur quart de travail, leurs journées et semaines s’allongent au gré des heures supplémentaires et des heures supplémentaires obligatoires.   Les conséquences sur l’état de santé, particulièrement psychologique, des salariés contraints à ce régime sont dramatiques. Résultat : un pourcentage accablant de PAB se retrouve en arrêt de travail. Un nombre alarmant se résout à quitter une profession qu’ils auraient pourtant aimé pratiquer dans d’autres conditions.     INCOHÉRENCE Cette annonce englobe plusieurs incohérences. Premièrement, le gouvernement refuse avec acharnement de reconnaître la formation des PAB dans le calcul du rangement, lequel est déterminant pour le salaire. Il subventionnera donc une formation qu’il ne reconnaît pas en tant qu’employeur.   Deuxièmement, bien que le mot « rétention » soit récurrent dans le communiqué qui annonce le programme, aucune mesure ne s’adresse au personnel en poste. Or, puisque les conditions actuelles engendrent une hémorragie du personnel chevronné, des efforts afin de le retenir doivent être déployés.   Troisièmement, même s’ils seront boursiers, les futurs PAB que ce programme générera risquent d’en venir aux mêmes constats que ceux qui pratiquent actuellement le métier. Soit que les conditions de travail ne sont ni propices à la préservation de leur santé ni favorables à la conciliation travail-famille. Les risques sont grands, qu’à bout de souffle, ils décident de quitter la profession.   J’encourage le gouvernement à miser sur ses employés actifs et à mettre en place les mesures nécessaires à leur rétention. Une première mesure cruciale serait de reconnaître la formation des PAB dans le calcul de leur salaire.

La Tribune : Un article déclenche de vives réponses du CPAS

Le 25 juillet dernier, paraissait dans La Tribune un article basé sur des propos partagés par Josée Paquette, directrice des ressources humaines, des communications et des affaires juridiques au CIUSSS de l’Estrie-CHUS. L’article véhicule les efforts qu’aureit déployée la direction afin d’amortir la pénurie de personnel et de faciliter le retour d’employés en arrêt de travail pour cause de problèmes de santé. Présentées comme étant bénéfiques pour les employés, ces mesures ont plutôt des répercussions malsaines. C’est pourquoi, Frédéric Brisson, président du Conseil Provincial des affaires sociales, et Steve Brochu, premier vice-président de la section locale 4475, se sont empressés de rétablir les faits. Intitulée Comptabiliser les personnes, c’est bien, les humaniser serait mieux, la réponse qu’ils co-signent a été publiée dans l’édition de La Tribune du 7 août. Elle a suscitée l’intérêt du journal qui, le jour suivant a publié Retour au travail au CIUSSS : Un acharnement qui frôle le harcèlement. Construit sur une entrevue conduite avec Emma Corriveau, présidente de la section locale 4475, l’article dénonce les stratégies abusives utilisées par l’employeur afin de retenir ou de faire revenir au travail des employés devant prendre congé pour des problèmes de santé. D’autres médias ont, par la suite, relayés les faits entourant la sortie médiatique. Le Conseil Provincial des affaires sociales suit de près les dossiers des employés dont les problèmes de santé physiques ou psychologiques requièrent des arrêts de travail. Il invite l’employeur à mettre en place les actions nécessaires à la préservation de la santé des employés et à respecter ceux contraints à être en arrêt de travail. Afin de consulter les articles cités plus haut, cliquez sur les entrées en couleur ou suivez ces liens : La Tribune. Objectif primordial: garder les employés au CIUSS de l’Estrie en santé. 25 juillet 2019. https://www.latribune.ca/actualites/objectif-primordial-garder-les-employes-du-ciusss-de-lestrie-chus-en-sante-77da10f5c79a2a458ee1f0e3aed235b0 La Tribune. Comptabiliser les personnes, c’est bien, les humaniser serait mieux. 7 août 2019. https://www.latribune.ca/opinions/comptabiliser-les-personnes-cest-bien-les-humaniser-serait-mieux-c052f42456fcb54e4be7fe02afad82b3?fbclid=IwAR3Pkv92nDmwKl85G0Zn3pO6oY7rDKEdGlgSmVG_PYNseJbd43KBf6nN-a4 La Tribune. Retour au travail au CIUSS : «Un acharnement qui frôle le harcèlement». 8 août 2019. https://www.latribune.ca/actualites/retour-au-travail-au-ciusss–un-acharnement-qui-frole-le-harcelement-d5fd3e82abdfd991b22c4e96d3952ee1?fbclid=IwAR2wRUCvYi_wzlJJmF_zDEj4uwvm5XRO1PPOP4ily-T17LdAzsL1ZMku-74 107.7 Estrie. Le CIUSS de l’Estrie-CHUS veut ramener des employé en congé-maladie pour contrer la pénurie de personnel. 8 août 2019. https://www.fm1077.ca/nouvelles/sante/240204/le-ciusss-de-lestrie-chus-veut-ramener-des-employes-en-conge-maladie-pour-contre-la-penurie-de-personnel?fbclid=IwAR1pvutcT3ztPzzfeaFt6vuABS897eHpDmPH8SO8PE6K0drvDgR-g_IN_dk

Lancement de campagne du SCFP – Plaidoyer pour des soins à domicile publics et de qualité

2 avril 2019 Le Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP) lance aujourd’hui une campagne publicitaire et de mobilisation en faveur des soins à domicile publics. Après des années de compressions et de privatisation menées par le gouvernement Couillard, le personnel est à bout de souffle; la qualité et l’accessibilité des services sont compromises. Le gouvernement Legault a annoncé un réinvestissement important dans son premier budget le 21 mars, mais va-t-il éparpiller ces sommes dans des services privatisés et des contrats de sous-traitance? La campagne du SCFP souligne que ce sont les employés du réseau public qui offrent la meilleure qualité de services. Ils bénéficient d’une formation et d’un encadrement supérieurs. Ils sont aussi pleinement intégrés au réseau, donc assurent une meilleure coordination entre les différents intervenants : soins infirmiers, soins médicaux, services professionnels, tenue des dossiers, etc. « Les soins à domicile au privé, c’est plus de roulement de personnel, moins de formation et moins de coordination avec le réseau. C’est pour ça que la Colombie-Britannique vient de ramener tous les soins à domicile dans le giron public », d’expliquer Frédéric Brisson, président du Conseil provincial des affaires sociales (CPAS-SCFP). « Le choix est simple : pour visiter votre père ou votre mère, votre frère ou votre sœur, votre conjoint ou votre enfant, à qui faites-vous le plus confiance? Aux employés du réseau public? Ou aux employés d’une entreprise privée de sous-traitance », d’ajouter ce dernier. La campagne met donc en lumière le rôle vital des auxiliaires aux services de santé et sociaux (ASSS) du réseau public qui sont le pivot des équipes de soins à domicile. Le site scfpensante.ca propose les témoignages de quatre d’entre eux qui font part des besoins criants de la population et des moyens requis pour les combler. Le SCFP suggère aussi aux citoyennes et citoyens d’envoyer une lettre à leur député, laquelle peut être consultée à scfpensante.ca/participez On y lit : « Le réseau de la santé n’est pas une entreprise. Il faut remettre les patients et leurs besoins au cœur de nos décisions et donner au personnel les outils et le soutien dont ils ont besoin pour faire leur travail. […] Mais pour s’assurer qu’on se dirige dans la bonne direction, il faut s’assurer que les soins demeurent publics et accessibles. […] Dans l’intérêt des patients et de leurs besoins, c’est le temps de mettre fin à la privatisation et à la sous-traitance dans les soins à domicile ». Des publicités seront aussi diffusées dans les médias sociaux de plusieurs régions durant les prochaines semaines. Source: https://scfp.qc.ca/lancement-de-campagne-du-scfp-plaidoyer-pour-des-soins-a-domicile-publics-et-de-qualite/

Les EÉSAD : Cheval de Troie de la privatisation, de la tarification et de la précarisation (1)

Le Conseil provincial des affaires sociales (SCFP-Québec) lance une campagne syndicale qui vise les entreprises d’économie sociale en aide à domicile (EÉSAD). Or, pour bien comprendre les raisons de cette campagne et bien saisir l’enjeu des EÉSAD, il faut commencer par expliquer ce que sont les EÉSAD. C’est ce que ce texte propose de faire. Les EÉSAD répondent à une demande de soins à domicile pour une population vieillissante. Mais ils participent à la sous-traitance et à la privatisation des services publics, ramenant à la baisse les conditions de travail et les salaires dans ce secteur d’emploi. De plus, les patients des EÉSAD n’ont pas accès aux services de qualité auxquels ils ont droit. L’origine des EÉSAD Dès 1979, les CLSC ont la responsabilité de dispenser les activités d’aide à la vie domestique (AVD) et les activités d’aide à la vie quotidienne (AVQ). Les AVD (soins non-invasifs) incluent la lessive, l’épicerie, le ménage et la cuisine. Les AVQ (soins invasifs) concernent les soins hygiéniques et la prise de médicaments. Ces soins et services sont offerts gratuitement par des professionnelles syndiquées, qui ont suivi une formation de 960 heures, Assistance aux personnes à domicile, et ont créé l’Association des auxiliaires familiales et sociales. Les auxiliaires ont développé leur force de négociation, leur qualification et leur professionnalisation, et atteint une reconnaissance économique. En même temps, la force de travail se diversifie, avec l’arrivée des hommes dans ce secteur de la santé et des services sociaux. Dès leur début, les CLSC ne peuvent répondre aux demandes grandissantes d’une société vieillissante. De plus, la situation économique difficile raréfie les ressources publiques disponibles. Les CLSC ont donc commencé à sous-traiter les AVD. Ce phénomène va s’accentuer durant les années 1990. Le déficit zéro et le « consensus de 1996 » L’arrivée au pouvoir du premier ministre péquiste Lucien Bouchard est marquée par un ralentissement économique, un taux de chômage élevé, à 12%, et une crise des finances publiques. Cette crise a été exacerbée à la suite de la décision du gouvernement libéral fédéral de Jean Chrétien de réduire les transferts de fonds aux provinces et de durcir l’accès à l’assurance-chômage pour équilibrer le budget fédéral. La diminution artificielle des chômeurs fédéraux a donc multiplié les assistés sociaux au Québec. Le premier ministre Bouchard convoque donc deux grands Sommets socioéconomiques en 1996. Le premier, en mars, devait faire accepter le principe du « déficit zéro » au patronat, aux syndicats, au mouvement des femmes et aux groupes communautaires. Le deuxième, en octobre, visait l’élaboration la création d’emplois. À cette rencontre, le Groupe de travail sur l’économie sociale – soutenu par le Gouvernement – a proposé de favoriser l’aide à domicile comme plan de création d’emplois. Les EÉSAD était d’ailleurs la contrepartie logique du virage ambulatoire du ministre de la Santé, Jean Rochon. Leur développement permettait aussi de pallier au démantèlement de l’État-providence et à la restructuration de l’assistance-sociale qui, de droit inconditionnel, est devenue droit conditionné à l’acceptation d’un parcours d’emploi. Pour que les syndicats, en échange de leur appui, exigèrent un principe de non-substitution des emplois publics par des emplois en EÉSAD. Ce « consensus de 1996 » était donc que les EÉSAD se cantonneraient aux AVD, laissant les AVQ au réseau public. Le Gouvernement créa par la suite le Programme d’exonération financière des services d’aide domestique (PEFSAD) pour financer la dispensation des AVD dans les EÉSAD. Le PEFSAD ne couvre qu’une partie des coûts des services, ce qui implique que les usagers doivent en défrayer le reste. Il s’agissait d’une rupture du principe de gratuité pour les services d’aide domestique, donc un virage vers la tarification des services. La rupture du « consensus de 1996 » Au début, une minorité d’EÉSAD a fait fi du « consensus de 1996 » pour s’occuper aussi d’AVQ. Ce pourcentage n’a fait que s’accroître depuis, notamment à la suite de la réforme du Code des professions du Québec, en 2002, qui légalisait la dispensation des AVQ en EÉSAD. Par la suite, pour réduire les dépenses, les gestionnaires du réseau firent de plus en plus de pression pour que les AVQ soient sous-traités. Enfin, le milieu des EÉSAD est maintenant unanime à rejeter le « consensus de 1996 ». Depuis 2016, le gouvernement reconnaît une formation de 120 heures donnée à l’interne (Formation adéquation des préposés aux aides à la vie quotidienne du Québec – FAPAQE), qui habilite les personnes à dispenser des AVQ et permet aux EÉSAD de postuler sur des contrats publics. Tandis qu’en CLSC, les auxiliaires de santé et services sociaux (ASSS) doivent détenir un diplôme d’études professionnelles (DEP) de 870 heures, Aide à la personne en établissement ou à domicile. Or, plusieurs des aspects couverts par le DEP sont soit omis ou soient à peine effleurés par la FAPAQE. Par exemple, l’adaptation des soins aux incapacités des usagers est une formation de 18 heures en EÉSAD et de 120 heures dans le système scolaire public. De plus, la FAPAQE n’examine pas la maîtrise des compétences du personnel sur le mode succès/échec, elle reconnaît cette maîtrise ; il n’y a donc pas d’échec possible. Donc, la rupture du « consensus de 1996 » se fait au détriment de la qualité des soins dispensés. Le retour de la vocation féminine Plutôt que de créer de bons emplois stables, la moitié des postes en EÉSAD sont à temps partiels et la rémunération frise le salaire minimum. En EÉSAD, on gagne 75 % de moins qu’au public, et très peu ont un fonds de pension ou une assurance collective. De plus, les horaires de travail brisés ne permettent pas la conciliation travail-vie de famille. Il s’ensuit  un taux de roulement des employés très élevé (plus de 50%). En plus de cela, le manque de ressources et d’expertise contribuent aussi à la médiocre qualité des soins. Enfin, près de 95% des personnes travaillant dans les EÉSAD sont des femmes. Donc, avec les EÉSAD, on assiste au retour de la vocation féminine à s’occuper des autres sans reconnaissance, sans qualification, sans force de négociation, pour un salaire dérisoire. Le nécessaire retour au « consensus de 1996 » Les EÉSAD

Pour un régime québécois d’assurance médicaments publique et universelle

Les 13 et 14 novembre 2018, la Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ) a organisé un colloque sur les régimes privés et public d’assurance médicaments. (Pour consulter la documentation en lien avec le colloque, c’est ici). Un des chercheurs invités, le professeur d’administration publique, Marc-André Gagnon, a souligné le fait que le régime d’assurance médicaments hybride du Québec n’est pas soutenable. Selon le professeur Gagnon, le Québec a perdu le contrôle des coûts des médicaments par habitant. C’est d’ailleurs dans la « Belle Province » que la croissance de ces coûts est la plus importante en Occident.  De plus, on y paie en moyenne 80 % de plus pour les médicaments qu’ailleurs en Occident. (On peut entendre le professeur Gagnon en entrevue à RDI Économie ici). La hausse continue des coûts des médicaments crée une pression sur les finances publiques, mais aussi sur les assurances médicaments privés, qui refilent la facture aux travailleurs et aux travailleuses en haussant le coût des primes de leur régime. Cela est sans compter le problème de l’accessibilité aux médicaments, alors que l’on sait qu’environ 9 % des personnes ne les prennent pas, faute de moyens. En créant une seule couverture publique et universelle pour les médicaments, le Gouvernement du Québec pourrait générer jusqu’à 3 milliards de dollars d’économie, notamment en renégociant le prix des médicaments grâce à un pouvoir d’achat supérieur et en privilégiant systématiquement les génériques. Il est temps de s’inspirer des États occidentaux qui se sont donnés une assurance-médicaments publique et universelle, car ces pays paient beaucoup moins chers pour leurs médicaments. En 1970, le Québec se donnait une assurance santé publique et universelle, pour que tous et toutes soient traité-es également devant la maladie. Il est plus que temps de compléter le travail en se dotant d’une assurance médicaments publique et universelle, à la fois pour des raisons de justice sociale et budgétaire. C’est pourquoi la FTQ et la CSN se sont alliées pour lancer un mouvement québécois pour une assurance médicaments publique et universelle. Pour plus d’informations et pour signer la pétition, consultez le site de la FTQ sur le sujet ici.

ÉvénementsDate
Congrès du CPAS1758614400 23rd septembre 2025 - 25th septembre 2025
Conseil général1758877200 26th septembre 2025
Conseil général1765357200 10th décembre 2025 - 11th décembre 2025