Article tiré du journal La Revue (volume 32, n°1) paru en juin 2019
Par Rémi Arsenault, section locale 2881
La négociation est au cœur de notre stratégie syndicale pour l’obtention de meilleures conditions de travail. De plus, jamais le concept de moyens de pression n’a été remis en question par les syndicats, car l’histoire du mouvement ouvrier démontre que les privilégiés du système économique n’ont cédé que parce qu’ils en ont été obligés. C’est pourquoi la mobilisation du mouvement syndical doit être évaluée selon la conjoncture et organisée selon les objectifs fixés par les militants et militantes syndicaux.
Le patronat rompt le dialogue social
Il serait faux de prétendre que les travailleuses et les travailleurs ont toujours vécu dans une paix industrielle et il serait malhonnête d’affirmer que le patronat n’a jamais intentionnellement brisé cette paix industrielle pour favoriser ses intérêts. Plusieurs indices peuvent indiquer que la classe dirigeante cherche à profiter de la faiblesse du mouvement ouvrier pour obtenir plus de gains. Par exemple, l’usage de lock-out de la part du patronat, le recours à des lois spéciales pour un retour forcé au travail ou le cantonnement sur des principes idéologiques sont des indices nous permettant de croire que l’élite cherche à imposer sa politique. Depuis les 20 dernières années, les partis au pouvoir ont imposé une vision mercantile de la gestion du réseau de la santé. La dernière fusion catastrophique en est l’exemple parfait. Les libéraux ont fait fi de l’opposition et ont fait voter la loi sous le bâillon avec tous les désastres que l’on connaît. Afin de favoriser les intérêts des amis du parti, les libéraux n’ont pas hésité à rompre le dialogue social. Et ils ont imposé l’austérité.
La mobilisation : le remède au blocage patronal
Les comités en relations de travail sont les principaux canaux de communication entre les parties pour gérer les conflits qui émanent entre les gestionnaires et les travailleuses et travailleurs. Le règne du PLQ lors des 15 dernières années n’a rien fait pour améliorer la fluidité de ces comités. Fusions, coupures et désinvestissements n’ont fait qu’affaiblir le réseau et par le fait même, détériorer nos conditions de travail. Ces comités n’ont plus la capacité de régler les litiges et le désordre administratif causé par la réforme. Ce qui empêche toute forme d’échanges entre les parties, profitant ainsi aux partisans d’une privatisation du réseau, grand projet politique néolibérale.
À titre d’exemple, la CAQ n’a pas tardé à afficher ses couleurs en soutenant les propriétaires de l’usine ABI de Bécancour. De plus, son projet de loi sur la laïcité de l’état divise les travailleuses et les travailleurs. Comment faire valoir nos revendications si ces voies de communications sont bouchées?
Les sections locales n’ont alors d’autres choix que de se tourner vers la mobilisation. D’ailleurs, de nombreuses actions orchestrées par des travailleurs et des travailleuses du réseau ont été entreprises au cours des dernières années (sit-in, manifestions, blocages, occupations, etc.). Cela démontre clairement que les syndiqué-e-s veulent en découdre avec l’arbitraire patronal. La mobilisation doit faire partie de l’ADN du syndicat. Comme le syndicat organise en son sein la procédure de grief, il doit désormais organiser la mobilisation pour faire débloquer les relations de travail.
Le CPAS mise sur la mobilisation
Après une tournée dans les différentes sections locales et plusieurs remue-méninges, les membres du CPAS ont élaboré une structure de mobilisation, ayant pour parure le journal
La Revue.
Le comité de mobilisationse divise en 5 sous-comités : interventions auprès des députés, vidéos, actions en ligne, manifestations et mobilisations internes. Les militantes et les militants de partout au Québec s’activeront pour interpeller les membres sur les enjeux des prochaines négociations. Nous prendrons le pouls des travailleuses et des travailleurs et il se reflétera à travers nos créations et nos actions.
Le travail produit par ces sous-comités se manifestera de plusieurs façons. Comme des interventions dans la sphère publique, tel qu’intervenir auprès de différents députés ou se déployer dans la rue pour manifester. Les réseaux sociaux seront eux aussi investis par nos militantes et nos militants. Plusieurs projets de création de vidéos sont en cours de planification, dont une circule déjà dans les sections locales qui s’intitule : plaidoyer pour des soins à domicile publics et de qualité. Le sous-comité de la mobilisation interne sera responsable de les diffuser et encourager les initiatives locales. Et votre fidèle journal « La Revue »sera présente pour vous dévoiler la Une!
En conclusion, étant donné le contexte difficile où se trouvent les sections locales, la mobilisation s’avère être l’arme la plus utile pour faire fléchir le patronat. Le réseau de la santé est confronté à des enjeux importants tels que la privatisation du réseau et l’aggravation des conditions de travail. Les négociations de 2020 approchent et la mobilisation sera nécessaire. Peut-être qu’enfin, en misant davantage sur la mobilisation, la victoire contre la droite sera possible. C’est dans ce sens que s’engage le Conseil provincial des affaires sociales.